Sloughi World, das Online Magazin, ist eine private Initiative, die sich zum Ziel gesetzt hat, so viel Material als möglich über den Sloughi zu sammeln und vor allem zu veröffentlichen.
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vom 13.08.2006

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Le Sloughi, lévrier historique

Par Jessie Ayuso

Hinzira del Sayad el Gazel
Hinzira del Sayad el Gazel

L'enfant brun des banlieues me regarde de ses grands  yeux noirs et étonnés. Manifestement il se demande  'où est le piège. Sloughi ? C'est pas une moto ça.... Il ne me reste plus qu'à lui expliquer que dans son pays, Maroc, Tunisie ou Algérie c'est parfois le gardien du village ou celui des tentes des nomades où il a le droit de pénétrer. Si les chiens, ces malheureux „kelb" sont chassés de partout, le Sloughi, lui, est „hor", c'est-à-dire pur, l'animal le plus respecté en Islam avec le cheval arabe. Un Sloughi bon chasseur a une valeur inestimable et personne ne songerait à en faire commerce.

Arrêtons-nous, le temps d'un conte ..........

 

LA VEUVE

„Si Mansour aimait sa femme, la brune Rahila pour qui il avait donné une dot digne d'une sultane.

Si Mansour aimait aussi ses Sloughis. Les deux nobles bêtes ne le quittaient jamais, réglant sur le pas de leur maître leur dansante démarche, quêtant la caresse de sa main sur leur front fuyant, pour lui seul adoucissant leur regard hautain d'une lueur de tendresse. Si Mansour exigeait d'avoir toujours sous son regard la grâce fière des deux bêtes : somnolant à ses pieds sur le tapis de la tente, voluptueusement étendues au soleil des clairs matins, ou

Ivres de liberté, d'espace et de sang dans les grisantes chevauchées, à la poursuite des gazelles rapides.

Oui, Si Mansour aimait puissamment sa femme et ses Sloughis.

Vint l'heure fixée de toute éternité pour leur séparation. Au moment de mourir, Si Mansour posa un dernier regard, le regard de l'adieu, sur Rahila éplorée et sur ses deux chers compagnons. Ah ! Ceux-là n'oublieraient point leur maître, il en était bien certain. Mais elle, Rahila, si désolée aujourd'hui, qui la consolerait ? Et qui, alors, prendrait soin des deux Sloughis du maître oublié ? Le coeur de Si Mansour se serrait affreusement.

Une lueur, soudain, brilla dans son regard:

" Femme, dit-il, rassemblant ses dernières forces, je te confie mes Sloughis. Tu les garderas attachés à toi, toujours…

Que ta main ne lâche jamais leurs laisses que, si souvent, ma main a tenues. Me le promets-tu Ô Rahila? -„Je le jure! dit Rahila dans un sanglot.

Si Mansour mourut.

Dès lors, on ne vit plus Rahila qu'accompagnée des deux Sloughis du maître disparu. Le regard des deux bêtes, toujours hautain, ne s'éclairait plus et la tristesse avait éteint les beaux yeux noirs de la jeune veuve.

Mais le temps passa, déposant sa cendre fine sur le souvenir de Si Mansour. Le regard des Sloughis restait lointain et détaché, mais des rayons nouveaux s'allumaient dans les prunelles de Rahila ; peu à peu sa voix retrouvait la pureté de l'or fin ; le sourire revenait jouer dans les fossettes de ses joues. Rahila refleurissait. Un jour, oublieuse, elle tâcha les deux chiens. Ils s'enfuirent, et nul ne les revit. Rahila finit d'oublier Si Mansour et ses Sloughis. Des années s'écoulèrent...

A son tour la veuve de Si Mansour mourut. Elle se présenta au paradis d'Allah. Elle y retrouva Si Mansour: „Où sont mes Sloughis ?“ demanda Si Mansour avec colère et douleur. Confuse, Rahila baissa la tête, et ne répondit pas. Alors Si Mansour, fou de chagrin, la précipita sur la terre : „Va donc les chercher et ne reviens point sans eux - Et la puissance d'Allah fit de Rahila un oiseau, la triste „Hadjala ", la „Veuve ".

Et la „Veuve „siffle sans fin les Sloughis perdus. On peut entendre son appel sans espoir dans les oliviers sauvages, sur la lande déserte, mêlé au triste vent d'hiver. Elle siffle, et siffle encore, longuement, tristement... “

J.H. Dubascoux
Histoires ou Ramadhan
1950 Editions Arrault

Le Sloughi est classé dans le type Lévrier d'Asie, auquel appartiennent également le Saluki et l'Azawakh du Niger. Ils descendent du Vertragus latin, lui-même issu du Ouertragoï celte. Il est certain que de tous temps, et bien plus qu'à notre époque, les Lévriers bénéficiaient des soins et d'une attention toute spéciale. Je vous laisse à présent deviner qui est l'auteur des lignes suivantes : "Il est très bon que le Lévrier couche avec l'homme, parce qu'il devient ainsi plus ami de l'humanité ; il aime la peau de l'homme et ne chérit pas moins celui auprès de qui il couche que celui qui le nourrit... Il ne faut pas lâcher en même temps des chiens qui se détestent, de peur qu'ils ne se fassent du mal. Car les chiens ont des inimitiés et des sympathies comme les hommes, le plus souvent par l'effet de la jalousie. „Il s'agit d'extraits du - Traité de la Chasse „d'Arrien, datant du ler siècle, ami de l'empereur Hadrien, celui-là même auquel Marguerite Yourcenar a consacré son oeuvre célèbre : "Les Mémoires d'Hadrien".

 

On réalise que le comportement humain n'a pas vraiment évolué dans un sens favorable en ce qui concerne la compréhension du monde animal ...

Les romains sont donc arrivés avec de „Vertragi „qui se sont par la suite mélangé avec les Lévriers arabes. On trouve des représentations célèbres de ces fameux Vertragi au Musée du Bardo de Tunis à travers les mosaïques découvertes à El Djem et à Carthage.

C'est en 1830, en débarquant en Algérie, que les Français découvrirent le Sloughi du côté méditerranéen, moins beau que celui que le Général Daumas rencontra vers 1848 dans la zone présaharienne.

Pour mémoire, rappelons que Delacroix fut ébloui par le Maroc en 1832, écrivant alors : " Je suis en ce moment comme e un homme qui rêve et qui voit des choses qu'il craint de pouvoir lui échapper „. Eugène Fromentin lui aussi fit trois séjours en Afrique de 1846 à 1852, et l'on peut voir au Musée de Lyon une très belle toile où sont représentés des chevaux arabes et des Sloughis. Également écrivain, le peintre rapporte dans ses souvenirs de voyage " Une année dans le Sahel „des récits passablement cruels de chasses au faucon avec chevaux et Sloughis. C'est dans ce contexte romantique, que furent importés les premiers Sloughis. Son élevage, parallèlement à sa raréfaction dans le Maghreb, commençait timidement en France et en Hollande, interrompu par la guerre.

Petit bérouche

L'avènement du monde moderne et de l'industrialisation marque la fin de toute évolution naturelle des races. Le monde bascule dans une accélération suicidaire et 1 désertification du Sahara amène une quasi disparition de, la faune. De moins en moins de Sloughis vivent avec les nomade qui les élevaient avec leurs chevaux et leurs méharis' Ceux qui vivent dans les villages sont souvent croisés avec des chiens de garde pour en accroître l'agressivité et portent alors le nom de „bérouches“. En Allemagne, ce sont les épreuves sportives q contribué et contribuent toujours à entretenir la qualité du Sloughi et des Lévriers en général. En France, c'est grâce à Mr Xavier PRZEZDZIEC (auteur du „Destin des Lévriers") que la nécessité de faire "travailler“ le Sloughi s'impose.

En 1977, dans „La vie canine ", il s'exprimait ainsi:

„En attendant qu'à l'instar des amateurs des pays voisins les propriétaires de France s'organisent pour offrir à leur Sloughis les activités sportives qui sont la condition primordiale de la survie de la race dans son type et dans son psychisme, nous souhaitons que l'exemple donné par les " Amis du Sloughi „porte des fruits. Nous souhaitons que les amateurs du Sloughi comprennent que le vrai problème du Sloughi n'est pas le nombre mais la qualité, une qualité qui s'acquiert et se développe par des activités sportives et une sélection rigoureuse, une qualité qu'il ne suffit pas d' " apprécier „sur modèle mais que le résultat du travail doit permettre de „mesurer“.

L'esprit qui règne dans les expositions canines tend au contraire à créer un nouveau type, bien occidental celui-ci, et très loin des Sloughis sahariens. Il s'agit d'amener par l'usage abusif de la consanguinité, à des hyper-types fragilisés et sans caractère, habitués qu'ils doivent être aux manipulations sur le ring et à passer de main en main. L'élevage ne va pas sans respect et il semble parfois que les exigences d'un succès clinquant retire aux Sloughis le droit d'être un peu réservés, distants, avec, dans leur regard toute l'éternité des déserts perdus.

photo: Mme Cadosh

Si l'intelligence du Sloughi est connue, sa  fidélité est légendaire. Voici des extraits de  „L'imprévu dans les dunes „de Guy Le Rumeur, où il raconte l'histoire du Sergent Lodarelli et de Toggui, son „joli Sloughi couleur de sable „dont il était fier au point de se faire photographier „sur un chameau dont les grandes pattes encadraient un chien levrette, tout en muscles „. Deux fois il voulut laisser son compagnon à un nouveau maître. La première fois Toggui, „tenu en laisse par son nouveau propriétaire, s'était élancé par surprise „jusqu'au navire „où un passager s'était emparé de lui en se penchant d'une des baleinières accolées aux flancs du bateau" La 2ême fois, le navire s'éloignait quand le chien arriva, „une corde sectionnée à coups de dents pendait à son collier „.... Un passager cria au capitaine de ralentir. " Par la suite, un colon affirma avoir vu la queue d'un crocodile et il est certain que, du vapeur presque arrêté, on vit, là où Toggui avait disparu dans un remous, les eaux rosir un peu “.

Le portrait du Sloughi ne serait pas complet si l'on ne parlait pas de sa discrétion et de sa finesse. Pierre Labat, dans „la Vie Canine» de 1977, raconte une soirée chez des amis avec sa Sloughia:

„Réticente, fière, les caresses, les approches ne l'intéressent pas ; d'un air indifférent et lointain, elle fait calmement le tour des lieux, ses oreilles vives, ses yeux sont partout - ...

„Les deux enfants, six et sept ans, veulent se l'approprier ; pourchassée, traquée, elle leur échappe toujours et, s'ils deviennent trop agressifs, Lil sait très bien, à sa façon, leur imposer le respect».

 

„Merveilleuse de précision dans l'allure et d'une incroyable subtilité presque féline, elle glisse, se coule entre les personnes, les meubles, les objets, vases, cendriers, etc., ne dérangeant, renversant et ne salissant rien ; sa truffe flaire tout, mais sans rien toucher ».

Point n'est besoin de tout mesurer, un beau Sloughi se remarque tout de suite à son allure féline qui lui est propre, la tête dans le prolongement du corps. Les connaisseurs peuvent toujours dire : ~< Il n'a pas l'allure fière, les oreilles sont plantées trop haut, trop bas, il est trop long, il se présente mal, il vient de chez... ou de chez... „etc... etc ...

IL est là, et même s'il n'est évidemment pas le premier sur le ring d'honneur, qu'importe, c'est lui le Sloughi, le vrai, qui retourne, indifférent, dans la cage qui le protège de cette foule à laquelle il se sent totalement étranger.

Photos et documents communiqués par Jessie Ayuso

Littérature :

  • Les Lévriers, par Xavier Przezdzieck Editions Crepin-Leblond 1975
  • Le Destin des Lévriers, par Xavier Przezdziecki Réédition 2000, aujourd'hui épuisée dans sa version française. Magnifique édition anglaise disponible. Contact: Les Amis de X.P. Fax 04 93 32 93 38
  • Les Lévriers, Editions De Vecchi
  • Bulletins du SLAG (club de race)

 


 

 

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